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Hongrie, d'autre uniquement en Croatie 2012

(de David Kromka)

Les mooniacs aiment voler mais n'ont rien non plus contre le fait de passer d'agréables moments en compagnie d'autres pilotes de Mooney.

ungarn

Une expérience qu'ont pu vivre de nombreux membres de l'EMPOA l'année dernière à Tannkosh, où nous avons organisé, avec à peine 30 machines, le plus grand (en termes de nombre) Fly-In réservé à ce modèle. De très bons moments passés tous ensemble.

Voyager et réserver du temps aux échanges entre passionnés furent donc les bases posées au printemps, lorsqu'il fut question d'organiser notre échappée estivale. Le comité d'administration, Birgit et Rainer Hutz ainsi que Peter Krauss, était d'accord avec nous pour dire qu'il restait suffisamment de jours « non volés » pour établir un programme cadre intéressant. Mais il fallait aussi que la distance et le coût ne soient un obstacle pour personne.

D'où l'idée d'un « triangle » : d'abord Jakabszallas (LHJK), dans la Puszta hongroise, puis direction Rijeka-Krk sur la côte adriatique. Avec Peter Marton en Hongrie, et la famille Hutz à Krk, nous avions dans chaque région des experts aguerris prêts à se charger de l'organisation. Car, outre les excursions dans l'arrière-pays hongrois, nous avions prévu un tour en bateau en Croatie. Pour que les dépenses liées à l'organisation soient défendables et que l'on ne soit pas hors budget, nous avons décidé que l'EMPOA ne prendrait en charge que le minimum en termes de réservations. En Croatie, les participants devraient s'occuper eux-mêmes des solutions d'hébergement qui, dans le petit village de Punat, ne manquent pas. A Jakabszallas, un vrai joyau pour l'aviation, Peter Marton avait tout organisé dans les moindres détails : notre hôtel donnait directement sur l'aérodrome, et notre base à quelques mètres seulement de la piste d'atterrissage et de nos Mooneys.

Notre voyage reçu un écho, si ce n'est extraordinaire, du moins positif. Mais comme souvent, beaucoup se rajoutent « à la dernière minute » et pour finir on comptait 13 équipages et 12 appareils inscrits. En raison des dates, tous ne pouvaient participer à l'ensemble du programme : certains ne voulaient aller qu'en Hongrie, d'autre uniquement en Croatie.

Pour qui ne s'est encore jamais rendu à Jakabszallas, impossible de ne pas être aussitôt charmé par l'atmosphère de ce petit paradis pour aviateur. Les 600 mètres de piste d'asphalte, entourée d'un gazon digne d'un green de golf, et les nombreuse installations (hôtel, centre de fitness, piscine et hangars) sont parfait pour des « vacances aériennes ».

Peter Marton, la bonne âme hongroise de l'EMPOA, salua et souhaita la bienvenue à chaque Mooney. Le soir venu, neuf appareils étaient alignés sur l'air de stationnement. Birgit et Rainer Hutz étaient occupés par les préparatifs du programme à Krk et ne vinrent malheureusement pas nous rejoindre en Hongrie. On nous prépara les chambres et l'après-midi, il nous fallut faire un choix difficile entre : farniente, piscine, une bonne bière ou une balade en calèche. Le soir était organisé un bon barbecue. L'occasion pour les mooniacs de faire connaissance, mais aussi de trinquer largement à la santé du propriétaire de LHJK, Gesa Vas. L'ancien entrepreneur en plasturgie, également pilote d'acrobatie aérienne, se révéla aussi être parmi les meilleurs avionneurs et remplit à merveille son rôle d'hôte. On constatait une fois de plus que, du pilote de vol à vue ambitieux à celui qui ne compte plus ses traversées de l'Atlantique, dans notre club on trouve de tout. Et le mieux dans tout ça, c'est que même si les mooniacs savent voler vite et haut, ils gardent les pieds sur terre. Ici, pas de fanfaronnade, ni de frime.

C'est presque trop tôt que le réveil sonna, le jeudi matin, annonçant le petit déjeuner que nous avons à nouveau pu savourer au soleil. A onze heures pile, départ en bus pour le parc national de la Grande Plaine hongroise (Puszta), près de Bugac. Les étendues infinies de steppes sablonneuses sont le domaine des bergers, des porcs Mangalica et des demi-sang hongrois. C'est en voiture à cheval que l'on se rend, en empruntant un chemin de sable, au petit musée et au haras de la Puszta. Là-bas, les mooniacs assistèrent à la présentation de « moyens de transport » liés à la terre, c'est-à-dire de chaque demi-sang hongrois. Nous fûmes tous fascinés par le savoir-faire des chevaux et des cavaliers, ainsi que par les claquements du fouet.

Lentement, la faim commença à se faire sentir. Mais Peter Marton avait prévu une autre surprise au programme. Le restaurant était d'une beauté presque kitsch : nous étions assis sous de vieux arbres et l'on dégusta des spécialités hongroises. Tels des invités officiels, le repas n'en finissait pas. Finalement, on rentra à Jakabszallas, où l'on avait le choix entre faire (encore) un tour en calèche, ou tout simplement se reposer.

Un petit groupe partit avec le frère de Peter visiter un domaine viticole, puis une distillerie d'eau-de-vie, afin de rapporter quelques souvenirs locaux aux les pilotes. Au domaine viticole on eût droit à une dégustation très variée, mais on ne put malheureusement rien acheter. Il fallut donc se rattraper à la distillerie, encouragés par un chef distillateur déjà quelque peu grisé. Mais, bien sûr, pas sans une petite dégustation préalable. Ce qui devient difficile avec un alcool à 50% en volume ! Mais pour finir, chaque équipage repartit avec une bouteille d'eau-de-vie (d'abricot ou de prune) locale. La petite Antonia, jeune espoir de la famille Winkler et déjà bien entrainée, s'est chargée d'apporter leurs présents à l'équipe. Pour le diner d'adieu, Peter Marton nous avait préparé des petits documents, qui nous rappelleront encore longtemps Jakabszallas.

Malheureusement, le jeudi soir un sujet moins amusant était au centre des conversations : la météo. Car pluie et orages étaient prévus sur la côte adriatique pour le weekend. Une décision quant aux vols et /ou un programme alternatif devait être prise le lendemain matin.

Tout d'abord, ce sont les mauvaises prévisions météo qui nous ont obligés à modifier notre programme. Voler jusqu'en Croatie aurait certainement été possible, cependant la perspective de passer trois jours sous la pluie, et d'une traversée des Alpes dangereuse pour le retour, était en compétition avec des pronostics bien meilleurs pour notre actuel lieu de résidence, à l'est de la Hongrie. On décida donc de rester en Hongrie. Mais à LHJK, l'Aerohotel affichait complet à cause de l'arrivée d'un groupe de Diamond. Nous avions donc le choix entre Budapest, Debrecen et Szeged. Après une longue délibération, on décida d'opter pour la dernière solution, distante à peine de 20 minutes en Mooney.

Une décision que les dix mooniacs et leurs 4 appareils ne regretteraient pas. Car à Szeged, ce weekend-là, l'évènement à ne pas manquer c'était: la fête de la soupe de poisson ! La troisième plus grande ville de Hongrie, près de la frontière roumaine, est baignée par le fleuve Theiss. Arrivés à l'aérodrome, très probablement un centre de parachutisme, avec sa piste bétonnée de 1100 mètres, on reçut un accueil chaleureux avant d'être conduits à l'hôtel Mozart, en centre ville. Après quoi on partit tout de suite en reconnaissance. Szeged est constituée en grande partie de superbes bâtisses de style Art Nouveau, puisqu'à la fin du 19ème siècle il fallut reconstruire presque entièrement la ville, ravagée par une inondation. Cette ville est aussi la patrie du paprika et du célèbre salami « Pick ».

„Halfesztival" signifie Fête de la soupe de poisson et les rives du Theiss étaient encombrées d'étals, de stands et de scènes. Etait même organisé, pour le plus grand bonheur de ces messieurs mooniacs, un concours « Miss soupe de poisson »... Une visite du musée Pick, avec dégustation de salami et de paprika, était également au programme et plus d'un profita du magasin d'usine pour rapporter quelques souvenirs.

Le soir on alla dîner dans un restaurant traditionnel avec vu sur le fleuve et quelques mooniacs endurcis restèrent faire la fête jusqu'au petit matin.

Pour ces mooniacs-là, le samedi matin s'annonça d'abord sous le signe du repos. Se délecter du vin blanc local, le Riesling Olasz, n'est pas sans conséquences. Mais l'après-midi, Uwe Bieber et moi-même, requinqués, allâmes goûter l'eau du Theiss, agréablement fraîche, parfaite pour une baignade. On passa la fin de l'après-midi puis la soirée ensemble, d'abord chez un glacier, puis au restaurant, avant de savourer les derniers instants de ce voyage dans le patio d'un sympathique bar lounge.

Trois taxis nous ramenèrent à l'aérodrome le dimanche matin. La veille au soir, les conditions météo inquiétaient encore les équipages volant en non IFR. Mais au petit déjeuner, on pouvait déjà être sûrs d'avoir des conditions de vol à vue à partir de midi et d'effectuer un voyage « au top ». Les appareils, avec leurs empennages caractéristiques, décolèrent les uns après les autres, à intervalles réduits, avant de virer vers l'est. En fin d'après-midi tout le monde était bien arrivé en Allemagne.

Bien que nous n'ayons cette fois pas pu faire le « triangle » prévu: les mooniacs ont encore une fois prouvé que voler et passer de bons de moments vont parfaitement de paire. Et les idées ne manquent pas pour l'année à venir !

David Kromka